En tant que propriétaire forestier, vous aimeriez procéder au reboisement d’une partie ou de la totalité de votre parcelle forestière et avez des questions sur le sujet ? Voici quelques pistes pour vous aider dans votre démarche.
Estimer l’ampleur du reboisement envisagé.
Avant toute chose, vous devrez réaliser une estimation de l’étendue de votre chantier de reboisement forestier. En effet, on ne procède pas de la même façon selon que l’on souhaite replanter quelques arbres, ou reboiser des hectares de forêt. Ainsi, la première étape de votre projet doit être la réflexion autour de vos objectifs et attentes, ramenées à votre budget. Il faut donc se poser les bonnes questions, et posséder les bons éléments de mesure.
Réaliser une cartographie précise de la parcelle concernée.
En vous appuyant sur des cartes spécialisées, et/ou en vous faisant aider de professionnels de la forêt, commencez par estimer la surface à reboiser. Plus vos mesures et projections seront précises, et plus vous maitriserez la durée et le coût de votre chantier in fine. C’est pourquoi vous pouvez également vous rendre sur place pour doubler de mesures « terrain » vos calculs cartographiques. Si vous faites appel à un professionnel tel une coopérative forestière ou un gestionnaire forestier indépendant, vous n’aurez pas besoin d’effectuer ces calculs.
Prendre en compte les différentes problématiques afférentes.
Au delà de la surface elle-même, vous devrez considérer d’autres facteurs importants dans l’élaboration de votre plan de reboisement. Ainsi, devront être prévues les conditions d’accès à votre parcelle (facilité, nature du sol, présence d’un chemin ou non, déclivité du terrain, …) mais aussi les conditions de déplacement au sein de la parcelle, afin d’assurer une manœuvrabilité suffisante pour permettre de réaliser vos travaux de manière optimale (possibilité d’utiliser des engins pour préparer le sol, obligation de se déplacer à pied pour mettre les plants en terre, problème de proximité d’autres essences à ne pas endommager, …). Enfin, ces éléments devront aussi être anticipés en vue de votre future gestion de votre forêt, pour vous éviter des désagréments mal anticipés. Idéalement, prévoyez aussi les espaces nécessaires aux différents métiers de l’exploitation du bois (aires de manœuvre, accès pour les débardeuses, et place de stockage pour le bois récolté) auxquels vous pourriez faire appel par la suite.
Je sais où planter, mais que dois-je planter et comment ?
Vous avez estimé votre besoin en terme de volume de reboisement, mais avant de démarrer votre chantier, posez-vous la question de savoir quoi replanter. En effet, il n’est pas forcément judicieux de replanter les mêmes essences que celles qui étaient présentes précédemment. Et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu à cause du climat. En effet, ce dernier évoluant, il est pertinent d’adapter vos essences à ce que pourra être la réalité du lieu dans 15 ou 20 ans. Ensuite, ce qui était vrai il y a 20 ans ne l’est plus forcément aujourd’hui. En effet, les autres arbres s’étant développés, ils n’ont plus les mêmes besoins qu’au moment de leur mise en terre, et il faudra sans doute adapter vos arbres aux potentialités du sol actuel. Ainsi, mon arbre pourra-t-il puiser l’eau de manière optimale, le sol sera-t-il suffisamment nutritif pour telle ou telle essence, et la présence d’autres individus à proximité n’empêchera-t-il pas le développement racinaire du jeune arbre ? Vous pouvez aussi prendre en compte la faune présente dans votre forêt, notamment le grand gibier, qui peut faire plus ou moins de dégâts sur vos plantations selon leur nature.
Reste à savoir comment procéder pour agir et comment répondre à ces différentes questions. Là, si vous n’êtes pas spécialisé, nous vous recommandons vivement de vous faire accompagner de professionnels de la filière bois, qui pourront être présents tout au long de votre projet. La présence de nombreuses coopératives forestières sur le territoire sont d’excellentes portes d’entrées où vous trouverez les différents profils pouvant vous aider. Mais vous pouvez aussi faire appel de manière directe aux différents corps de métier dont vous aurez besoin, tels que des cartographes, des experts, des techniciens forestiers. L’avantage avec l’accompagnement d’une coopérative forestière réside dans le fait que tous les corps de métiers nécessaire pour le reboisement d’une parcelle sont intégrés car ce type d’entreprise maitrise la gestion forestière et les chantiers de reboisement. Dans tous les cas, définissez bien les contours de leur intervention et leur champ d’intervention, et par conséquent de responsabilité.
Surtout n’oubliez pas l’essentiel : quels sont mes objectifs au travers de ce projet ?
Dernière question à vous poser, et non des moindres, que l’on pourrait même mettre en tête de vos priorités, celle de votre but. En effet, vos choix seront différents selon que vous souhaitez réaliser un reboisement à caractère économique, avec pour finalité l’exploitation forestière de votre parcelle, ou selon que vous souhaitez avant tout réaliser un aménagement paysager de votre parcelle de bois. De la même manière, soyez attentifs aux contraintes qui peuvent être les vôtres, telles que la présence de zones protégées, l’interdiction de réaliser tel ou tel aménagement, ou encore la présence de document régissant la gestion et l’aménagement des forêts dans votre secteur. Sur ce dernier volet réglementaire, vous obtiendrez des informations supplémentaires dans notre article « Les documents de gestion durable » que vous retrouverez dans la thématique « La gestion durable de ma forêt ».
Vous êtes intéressés et aimeriez aller plus loin ?
